Paysages

 

Faramans est situé sur une colline, plus exactement sur une moraine frontale dirait un géologue. En effet les plateaux de Bonnevaux et Chambaran ne faisait qu'un, avant que les glaciers ne creusent les plaines de la Bièvre et du Liers. Faramans se situe à la jonction de ces deux glaciers ; à ce point de rencontre, les glaciers ont moins creusé et il subsiste un socle rocheux à une profondeur moindre qu'aux alentours ; ce socle, qui oblige la nappe phréatique à remonter, est à l'origine du marais de Faramans. L'étang du Marais n'est d'ailleurs alimenté que par la nappe phréatique.

 

La moraine frontale marque l'avancée maximale des glaciers lors de la dernière glaciation. Ces glaciers sont à l'origine des galets roulés, qui sont quasiment le seul type de "roches" que l'on trouve dans le secteur.

 

On peut distinguer trois zones avec des paysages différents :

- l'extrémité de la plaine de la Bièvre constitue la partie la plus basse (altitude moyenne : 360 m) ; souvent humide, avec la présence du marais et du ruisseau des Eydoches, elle était autrefois entièrement couverte de prairies ; aujourd'hui le marais abrite la base de loisirs (camping, golf, étang, stade) et les prairies ont pour la plupart cédé la place aux cultures céréalières ;

- dans sa partie nord, le front de la moraine est une pente raide présentant un dénivelé qu'une quinzaine de mètre ; au delà débute la plaine de Molleize, prolongement de la plaine du Liers, qui descend en pente douce en direction du sud-ouest (de 375 à 355 m) ; c'est également une zone de cultures céréalières ;

- dans sa partie sud, le front de la moraine et plus important (une trentaine de mètres au niveau du coteau de la Seytaz) ; il donne sur une zone moins plane qui s'étage à partir de 375 m pour culminer à 442 m ; c'est un secteur où alternent champs labourés, prés et zones boisées (essentiellement le sommet et le versant nord).

 

On peut noter que depuis Faramans on dispose d'une vue très étendue sur les Alpes : les massifs du Vercors, de la Chartreuse et de Belledonne sont les plus proches, mais on peut aussi voir jusqu'au Mont-Blanc par temps clair.

 

Patrimoine bâti

 

A Faramans, jusque dans les années 1950, le pisé est quasiment le seul matériau de construction utilisé ; il intègre parfois des galets, en particulier dans les soubassements. Le bois, ou plus rarement la molasse, qui était utilisé pour les encadrements de portes et de fenêtres, a progressivement été remplacé par des briques ou des blocs pré-coulés. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, on commence à voir des façades en galets apparents. Ce mode de construction demandant plus de temps, il induit un surcoût ; ce surcoût, ou le manque de disponibilité des maçons, explique qu'on ne le trouve généralement qu'en façade, voire même sur une simple portion de façade. Toutes les constructions de ce type réalisées durant la première moitié du XXe siècle présentent le même motif, de bas en haut : un rang de galets (de taille homogène) posés obliquement ("diagonale" entre la verticale et l'horizontale), puis un rang de morceaux de tuiles (rouges), un nouveau rang de galets obliques (suivant l'autre diagonale, à 90° des premiers), un nouveau rang de morceaux de tuiles, et enfin un rang de briques (rouges également).

 

Deux bâtiments anciens qui devaient présenter un intérêt architectural ont malheureusement disparu :

- le "château" de Serclier, au hameau du même nom, à la limite de la commune de Penol : incendié à la Révolution, tous les matériaux ayant résisté au feu ont été récupérés et il n'en reste aujourd'hui aucune trace ; ne disposant d'aucun plan ni d'aucune représentation, on ne sait pas exactement à quoi il ressemblait, mais il devait s'agir d'une maison forte plutôt que d'un véritable château ;

- l'ancienne église, situé entre les hameaux de la Charrière et du Berthet, sur une motte ayant supporté un château au Moyen-Age : démolie après la construction de la nouvelle église, au milieu du XIXe siècle, elle apparaît sur le cadastre napoléonien ; le cadastre montre qu'elle était relativement petite, mais on ne sait rien sur son apparence ; il n'en subsiste que quelques fondations.

 

Parmi les bâtiments remarquables construits avant la Révolution, on peut noter :

- au hameau de Serclier, une grande maison, ancienne dépendance du château ;

- à côté de celle-ci, une grange entièrement construite en pierres, matériau introuvable sur place ; son style n'est pas local non plus et fait débat : bourguignon pour certains, picard selon d'autres ;

- une grange à nef au hameau des Millières : on en rencontre encore un certain nombre dans la région, ce style étant typique des dépendances de l'abbaye de Bonnevaux.

 

Pour les constructions plus récentes :

- l'église : bâtie au milieu du XIXe siècle, elle est plus grande que beaucoup des églises des environs mais ne présente aucun élément original, hormis ses 8 piliers intérieurs, chacun formé d'un seul bloc de pierre, et la croix situé devant sa porte principale ;

- le bâtiment mairie-école : comme la plupart des bâtiments de ce type construits à la fin du XIXe siècle, il est composé d'une partie centrale abritant la mairie, et de deux ailes (initialement une pour l'école de garçons et l'autre pour l'école de filles), chacune ayant deux salles de classe au rez-de-chaussée et deux appartements pour les instituteurs à l'étage ;

- le lavoir communal : situé en bas du village, au bord de la rivière, ses bassins sont à hauteur d'homme, alimentés par une conduite partant d'un barrage en amont de la rivière ; si son usage initial a disparu, il est occasionnellement utilisé par la société de pêche comme bassin d'alevinage ;

- l'ancien moulin, chemin du Moulin à proximité du lavoir : grande bâtisse sur 3 niveaux, sa façade est entièrement en galets ;

- la "maison du notaire", chemin du Notaire : autre grand bâtiment sur 3 niveaux, sa façade est entièrement en galets, ainsi que sa face côté rue ;

- une douzaine de croix, en bois ou en métal, à découvrir au cours de pérégrinations dans les différents quartiers ;

- beaucoup d'autres maisons avec façades en galets visibles de la voie publique à découvrir également.

 

Patrimoine culturel

 

Un grand nom du théâtre de la seconde moitié du XIXe siècle est lié à Faramans : la tragédienne "Mademoiselle Agar" (1832-1891), de son vrai nom Marie Léonide Charvin, à passé la majeure partie de son enfance à Faramans. Fille de Pierre Charvin, militaire, natif de Faramans, son père la confie à sa famille à Faramans pour lui éviter la vie de garnison. En 1853, elle monte à Paris où elle professeur de piano et chanteuse avant de se faire connaître comme actrice ; elle se spécialise dans les tragédies classiques (Racine, Corneille) et joue pour la première fois à la Comédie-Française en 1863. Après la guerre de 1870, ses apparitions sur scène se font plus rares. Elle meurt à Alger où son second mari était conservateur des antiquités africaines. Si elle fut, avec Rachel et Sarah Bernhardt, l'une des plus célèbres tragédiennes de son époque, elle est aujourd'hui moins connue que ses consœurs.

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